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Le seul climat sur lequel nous avons du pouvoir… c’est notre climat intérieur.

(Chronique parue dans La Gazette de Montpellier en décembre 2015)

 

Lorsque j’ai rencontré le mouvement Colibris en 2010 s’est opéré pour moi un glissement de l’écologie extérieure (trier mes déchets, manger bio,…) vers l’écologie intérieure (prendre appui sur l’écoute profonde de mes besoins d’être humain pour cheminer vers l’harmonie avec mon environnement).

J’ai développé ma conscience du lien étroit entre nos regards, nos croyances et le monde que cela crée autour de nous, à travers chacun de nos actes et de nos paroles.

Et la confiance dans le fait que, quel que soit le monde dans lequel mes enfants vivraient, j’avais le pouvoir de choisir de faire ma part du chemin pour incarner ce qui me semble respectueux de la vie.

Colibris place au cœur de sa raison d’être une invitation très claire : « il n’y aura pas de changement de société sans changement individuel ».

Ultimatum libérateur somme toute, puisqu’il replace notre pouvoir d’agir à une échelle à portée de l’être humain, quand les grands appels militants peuvent inviter à une quête de solutions extérieures, placées entre les mains de l’autre (qui peut être le pouvoir politique décisionnel en place par exemple) donc souvent désespérément hors d’atteinte.

Simplement à titre de perspective, imaginons un instant que chaque citoyen, à partir d’un changement de regard intérieur de « tout est pris en charge » à « je peux faire ma part » choisisse de donner joyeusement 1h par mois de son temps à prendre soin d’un bien commun (les fleurs dans la jardinière, la beauté de son quartier…). Les lignes entre citoyens et politiques seraient déplacées, les fonctionnement des collectivités clairement revisités. Cet exemple illustre l’impact d’un changement de posture individuelle sur le fonctionnement de la communauté. Cette démarche est pérenne si l’élan vient de l’intérieur, s’il est libéré du « devoir ».

En ce contexte de COP21 - que d’aucuns ont vu comme une énième grand messe lors de laquelle nous pouvons être tentés de croire que notre pouvoir est entre les mains d’une poignée de décideurs – et si nous prenions conscience des immenses ressources du « sous-sol » de la société civile ?

Et si nous portions notre attention sur la « grand messe » en nous : nos émotions comme des énergies inépuisables, pour peu que nous les canalisions au service de nos vies ?

Notre colère (générée par l’injustice, la frustration, l’impuissance) comme combustible pour mouvoir l’action et la construction de ce que nous croyons juste. Notre tristesse (occasionnée par la perte) pour nous poser en nous-mêmes, nous abreuver, lâcher prise avant le prochain élan. Notre joie (lorsque nous nous sentons en vie) pour nous relier aux autres et former par l’assemblage de nos petites flammes une réserve considérable de carburant, apprendre, contacter le sens de la vie. L’amour et la compassion (contactées dans la proximité avec soi-même ou l’autre) comme réseau de communication très haut débit ?