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Une société de talents

(Chronique parue dans La Gazette de Montpellier en septembre 2016)

 

Soutenir chaque individu dans la quête et le déploiement de son talent.

Cette vision aborde par un autre bout de la lorgnette le système d'éducation des Nations Unies…

In fine, l'individu rentre dans une case (en aura coché de nombreuses au passage), et trouve un "emploi". Il trouve à s'employer, ou se faire employer.

A en juger au vu des classeurs de "fiches métiers" des agences conseil en ressources humaines, ou des services d'orientations des collèges et lycées, quand on demande encore à un jeune quel métier il aimerait exercer, le panel de possibilités est bien maigre et ne reflète pas la richesse de nos possibilités en tant qu'êtres humains.

Ajoutons à cela que les voies manuelles et techniques sont encore vécues comme des échecs face au système dominant. Et que le critère essentiel reste encore le montant d'argent que l'on va pouvoir gagner pour s'offrir une vie valable… au regard des autres.

Ce système est loin d'avoir fait la preuve de sa réussite d'un point de vue du bonheur des personnes. Il montre même plutôt l'inverse : tristesse, crise de sens, crise de la relation humaine.

 

Un changement de regard est en marche chez de nombreuses personnes, dans de nombreux foyers, faisant confiance à l'intelligence du vivant depuis 4 milliards d'années, et considérant que chaque individu a sa raison d'être, sa partition à jouer, sa place unique au sein du groupe, son trésor à découvrir et à offrir au monde.

Le choix est le suivant pour nous et notre enfant : une éducation qui respecte cette note, et lui permet de jaillir et se faire entendre, au-delà de nos attentes ou de nos projets, ou qui invite la personne à tirer sur la corde de façon dissonante, ce qui demande bien davantage d'énergie et prélève sur nos ressources.

A l'image de la fréquence radio que l'on affine et qui, quand elle est accordée, se fait entendre clairement, et même est recherchée pour ce qu'elle apporte de spécifique.

 

L'artisan, le chanteur, le thérapeute, le restaurateur, qui ont touché le sens de leur métier, au service de l'humain, de la vie, et non d'un système, sont reliés à une source de carburant inépuisable. Ils peuvent petit à petit créer les formes justes pour exercer leur art, avec la conscience qu'ils ne sont pas prisonniers d'une seule voie.

 

Vu par un autre angle, aborder son orientation professionnelle à partir de nos passions, assumer qu'elles puissent devenir des activités à part entière, est un autre paradigme possible et souhaitable.

 

Pour en revenir à l'éducation des jeunes enfants, de nombreuses écoles dites "démocratiques", "dynamiques" ou "du troisième type" existent et se développent en France et ailleurs. L'adulte y adopte une posture singulière : il soutient les pas spontanés de l'enfant, ceux qui sont reliés à son enthousiasme (étymologiquement "le divin en soi", rien de moins !), condition sine qua non d'un véritable apprentissage, disent clairement les neurosciences.

 

Pour une société d'êtres humains joyeux et accordés avec eux-mêmes, qui s'appuient sur leurs forces de vie.